Quelles initiatives engager pour développer une alimentation durable ?

Par Fabrice AllegoetLe 23 décembre 2023
alimentation durable

Les initiatives en faveur de l’alimentation durable passent par la :

  • production :
  • transformation ;
  • distribution ;
  • consommation ;
  • gestion de nos déchets organiques ;
  • sensibilisation ;
  • formation de tous.

Initiatives et impact de l’agroécologie sur notre façon de consommer pour une alimentation durable

Il convient de définir ce qu’est l’alimentation durable et se pencher sur le rôle de l’agroécologie à cette fin.

Définition du concept de l’alimentation durable

L’alimentation durable vise à répondre à nos besoins actuels en matière d’alimentation tout en préservant les ressources naturelles, en minimisant l’impact de l’alimentation sur l’environnement. Elle concerne plusieurs volets :

🌱 Environnemental

Autrement dit, encourager des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement :

  • agriculture biologique ;
  • préservation de la biodiversité ;
  • conservation des sols, eau ;
  • réduction de l’usage des pesticides et engrais chimiques ;
  • promotion de systèmes alimentaires locaux en vue de diminuer les émissions de GES, par exemple liées au transport ;
  • l’alimentation moins carnée… ;

💬 Social

Soutenir les conditions de travail équitables, en valorisant le travail des agriculteurs, avec une rémunération et des conditions de travail décentes. C’est aussi encourager l’accès à une alimentation saine pour tous, nutritive, solidaire,…

👨‍💼 Économique

Permet de valoriser des modèles économiques viables pour les producteurs, acteurs de la chaîne alimentaire, en promouvant les circuits courts, la proximité, les systèmes de vente directe, des prix équitables, etc. Une alimentation durable, c’est une alimentation biologique, saine, local. Elle tend à intégrer tous les critères précédemment cités, les concilier, afin de garantir une alimentation saine, éthique, respectueuse de l’environnement.

L’objectif, c’est de transformer le système d’alimentation actuelle basé sur le gaspillage.

Nous consommons plus que de raison, ou encore nous avons peut-être trop de choix en termes d’alimentation. Mais également, sur l’usage des pesticides, vers un système durable en favorisant une approche locale, biologique, résiliente afin de répondre aux enjeux environnementaux, sociaux, sanitaires, territoriaux.

Alimentation durable : constat

L’alimentation, c’est 22 % de l’empreinte carbone de notre consommation totale. Elle fait partie des trois postes les plus émetteurs de GES derrière le transport (30 %) et le logement. Pour répondre à la stratégie globale bas-carbone, il est important pour chacun de réduire ses émissions de GES et cela passe par l’alimentation. En pratique, la transition agricole et alimentaire, le désir de mieux manger des consommateurs, les textes de loi également, poussent tous les acteurs de la chaîne alimentaire à agir en ce sens : prendre des mesures adéquates pour développer une alimentation plus durable. L’on peut citer les entreprises agro-alimentaires et de distribution dont certaines n’hésitent pas à revoir leurs recettes, à prendre en considération le nutri-score et les critères environnementaux dans leurs cahiers de charges RSE.

Les produits bio apparaissent aujourd’hui comme une évidence dans nos assiettes.

Il suffit de s’intéresser aux nouvelles recommandations de Santé Publique France sur l’alimentation pour aider la population à mieux s’alimenter : adieu les pesticides, le trop-plein de viandes rouges, la charcuterie,… L’on privilégie l’alimentation locale, l’agriculture biologique ; la mise en avant des produits végétaux… Ainsi, même les cuisiniers mettent de plus en plus l’accent sur le végétal. Du côté des collectivités locales, elles tiennent compte de la loi pour agir et mener des actions en faveur de l’alimentation durable, notamment dans les cantines : intégrer 50 % des produits qui tiennent compte des critères environnementaux, dont 20 % de produits biologiques d’une part. D’autre part, développer des projets alimentaires territoriaux en vue de rapprocher la production agricole et la demande alimentaire. Cette tendance est soutenue par les consommateurs eux-mêmes qui, après avoir lancé les AMAP s’orientent dans les coopératives de consommateurs.

Bon à savoir

AMAP signifie association pour le maintien de l’agriculture paysanne, l’objectif étant de mettre en relation un groupe de consommateurs avec un ou des agriculteurs par le biais d’un partenariat. Pour ce faire, ils auront besoin d’un local, en pratique, c’est la ferme qui en fait office.

⚠️ Il ne faut pas omettre le volet gaspillage alimentaire et traitement des déchets

Prenons le cas des restaurateurs, ces derniers doivent être conscients de l’impact des matières premières utilisées, leur provenance, les quantités achetées… Pour lutter contre le gaspillage, l’on peut agir en amont de la consommation : avant que le plat n’arrive dans les assiettes ; en réduisant par exemple les portions, le nombre de plats à la carte, quitte aussi à utiliser toutes les parties comestibles d’un produit pour ne pas le jeter. Pour cela, il faut miser sur la communication avec ses clients, expliquer sa démarche et en quoi elle participe à une alimentation plus respectueuse de l’environnement.

Comme le rappelle RESOLIS, ce qui est attendu de l’État, c’est le respect de ses engagements au niveau de la réduction des gaz à effet de serre, l’usage des pesticides.

Or, chaque année, selon le WWF, nous gaspillons, jetons près de 40 % de la nourriture. Pourtant, le poids de notre alimentation en termes d’émissions de GES est très important (production agricole, transports des produits, leur fabrication et transformation, la gestion des déchets, les produits gaspillés…).

🕵️ Qui est RESOLIS ?

C’est une association d’intérêt général œuvrant depuis 2010, dont l’objectif est de contribuer au progrès social en repérant, capitalisant à travers des outils spécifiques et promouvant des pratiques de terrain innovantes. L’organisation met en particulier l’accent sur la recherche et collecte de données pour mieux comprendre les enjeux sociaux. RESOLIS a aussi pour objectifs, d’accroître la visibilité des acteurs engagés dans la solidarité, renforcer les actions sociales mises en place, promouvoir l’essaimage ainsi que la duplication des initiatives à fort potentiel.

Le rôle de l’agroécologie dans l’alimentation

Depuis 2012, existe le projet agroécologique porté par le ministère en charge de l’agriculture – Stéphane le Foll (à l’époque), en vue de répondre à plusieurs objectifs. Entre autres, la réduction de la consommation d’intrants, la préservation des ressources naturelles, le renforcement de la durabilité des exploitations. Mais pour y parvenir, il faut le soutien de tous les acteurs concernés par ce défi.

À savoir, les  :

  • entreprises ;
  • exploitations ;
  • territoires ;
  • filières ;
  • consommateurs,
  • collectivités et leurs élus ;
  • chercheurs ;
  • producteurs, pêcheurs ;
  • restaurateurs ;
  • grossistes ;
  • associations locales ;
  • publicitaires, etc.

L’échelon local est d’emblée pertinent pour concilier développement durable, transition agricole dans un objectif d’alimentation plus durable. De plus, les politiques agricoles et alimentaires nationales sont en adéquation avec le cadre européen s’agissant notamment de la politique agricole commune (PAC). L’objectif, c’est d’apporter un soutien aux agriculteurs, aux territoires ruraux et aux filières agricoles.

En 2016, 14,3 % des exploitations françaises sont engagées dans une démarche agroécologique selon le Ministère de l’Agriculture.

✍️ Qu’est-ce qu’un projet d’agroécologie ?

C’est tout bonnement produire autrement et donc de repenser nos systèmes de production : privilégier une utilisation optimale des ressources, des mécanismes naturels, faire progresser l’agriculture vers de nouveaux modèles de croissance possibles. Cela inclut la performance économique, environnementale, sociale pour les agriculteurs et la société. Le rôle de l’agroécologie dans l’alimentation plus durable, c’est aussi déterminer la place des animaux dans notre alimentation, envisager les alternatives aux produits animaux (végétal, viande in vitro…).

Ce projet repose sur 12 volets :

  1. La formation des agriculteurs aux nouvelles pratiques agronomiques et d’élevage ;
  2. Le développement et l’animation des projets collectifs d’agriculteurs ;
  3. La réduction des produits phytosanitaires (pesticides) ;
  4. Conseiller les agriculteurs en passant par les acteurs et réseaux de développement agricole ;
  5. Aider la transition agroécologique grâce aux soutiens publics ;
  6. Encourager l’agriculture biologique qui est un mode de production respectueux de l’environnement, tout comme du bien-être animal ;
  7. L’engagement et la mobilisation des filières et des territoires : collectivités, citoyens, agriculteurs, filières, doivent fonctionner de concert ;
  8. Réduire l’usage des antibiotiques vétérinaires en vue d’éviter l’antibiorésistance suite à l’administration excessive d’antibiotiques ;
  9. La sélection de semences adaptées et des plants ;
  10. L’enrichissement des sols avec l’initiative 4 pour 1000 : cela nécessite d’engager les acteurs à l’agroécologie pour une agriculture productive basée sur une gestion appropriée des terres et sols, génératrices d’emplois, de revenus, et de contribuer au développement durable ;
  11. Promouvoir l’apiculture, car c’est essentiel pour l’agriculture ;
  12. Utiliser les arbres pour améliorer la production agricole.

Au niveau international, l’on peut prendre l’exemple de l’ODD 2 dont l’objectif est d’éliminer la faim, garantir la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et encourager une agriculture respectueuse de l’environnement. Plusieurs objectifs sont fixés dont celui relatif à une agriculture performante et résiliente. Il existe à cet effet des indicateurs de suivi au niveau national (INSEE), européen (EUROSTAT), international (indicateurs de l’ONU).

La multitude d’initiatives en faveur d’une alimentation écoresponsable

Plus de 650 initiatives agricoles et alimentaires sont répertoriées dans le programme Alimentation Responsable et Durable, dont plus de la moitié sont françaises. 350 IARD (initiatives d’Alimentation Responsable et Durable) ont été observées.

Selon RESOLIS, concernant le programme Alimentation Responsable et Durable

Les initiatives sur l’alimentation plus durables sont multiples. L’on peut citer les projets de lutte contre le gaspillage alimentaire, la mise en avant des circuits courts, les projets alimentaires territoriaux (PAT) durables. Dans ce dernier cas, l’objectif, c’est, la relocalisation de l’agriculture et de l’alimentation au sein d’un territoire spécifique. En vue de soutenir l’installation des agriculteurs, encourager les circuits courts, permettre la consommation de produits locaux dans les cantines, ou pour la restauration collective en général. Ainsi, l’autonomie alimentaire dans un territoire donnée va être renforcée, l’on favorise une agriculture durable et l’on promeut l’accès à une alimentation de qualité pour tous les habitants.

Le système alimentaire territorialisé permet de soutenir l’agriculture locale, à développer des liens plus étroits entre les producteurs, les consommateurs et autres acteurs de la chaîne alimentaire.

Des initiatives durables et responsables en faveur d’une alimentation plus durable : cas de la restauration commerciale, des villes, collectivités…

S’agissant de la restauration commerciale : prenons le modèle du département d’Ille-et-Vilaine, en 2019, l’on compte une douzaine d’initiatives de restauration privée qui abordent les enjeux de la transition alimentaire. Mais l’on remarque aussi que c’est plus simple de mettre en place ce type de projets dans un tel territoire du fait de la proximité entre les fournisseurs, les restaurateurs, l’existence d’une clientèle sensible à ces enjeux. Cela permet le choix du bio et du local. Dans d’autres régions, cela peut être plus complexe, mais pas impossible. Sachant que la clientèle n’est pas la même et peut dans certains cas s’avérer réticente. Dans ces conditions, l’on peut envisager qu’un restaurant puisse, pour atteindre un nouveau public, revêtir d’autres dimensions : sociale, pédagogique. Par exemple, devenir un ciné-café, une ferme-auberge…

S’agissant des initiatives locales en faveur d’une alimentation plus durable

L’on peut mettre l’accent sur les villes, les collectivités. Mais aussi tenir compte de la place de la loi d’Avenir 2014 qui met l’accent sur les PAT (projet alimentaire territorial). Les villes sont perçues comme des actrices de la transition du système alimentaire vers un modèle d’alimentation durable. Depuis plusieurs années, elles ont entrepris de repenser leurs stratégies alimentaires, en développant et en soutenant des projets innovants sur leur territoire. Mise en avant de circuits courts de proximité, restauration collective, aide aux agriculteurs, jardins partagés, actions de sensibilisation et d’éducation à une alimentation plus durable… Les leviers d’action ne manquent pas, et participent à ce modèle de production et d’alimentation durables.

Pour ce qui est de la loi d’Avenir de 2014, celle-ci définit les PAT, mais présente des insuffisances sur ce qui est réellement attendu par les citoyens s’agissant de : la connaissance des aliments/l’accès à une alimentation non artificialisée.

Tout comme des élus qui ont pour mission de faire de cette transition un moteur pour réduire la fracture territoriale. Autrement dit, il y a un fossé entre ce que la loi prévoit et ce qui doit se faire pour changer le système alimentaire. Ainsi, en pratique, il faut que les collectivités aillent au-delà de ce qui est prévu par la loi pour atteindre les objectifs fixés. Prenons le cas de la région Centre-Val-de-Loire qui s’est permise de définir sept critères régionaux pour mieux orienter les PAT des territoires, à savoir : enjeux agricoles, gouvernance plurielle, diagnostic partagé, échelle du projet limité aux bassins de vie, protection de l’environnement, démocratie alimentaire et développement de l’économie locale. Toutefois, pour permettre de réaliser ces objectifs, la région ne peut faire abstraction du volet financement et des aides de l’État en ce sens.

► Des exemples d’initiatives privées, publiques, sociétés civiles, réseaux…

Il existe bon nombre d’initiatives en faveur d’une alimentation plus durable, en voici quelques exemples.

☕️ Le plan Nescafé

L’objectif est de transformer la culture du café à travers des méthodes de production respectueuses de l’environnement ; la sensibilisation des producteurs, revendeurs, consommateurs aux enjeux de l’alimentation plus durable. Et ce, en mettant l’accent sur la responsabilité sociale, encourager le dynamisme économique dans les pays en développement qui participent à la production de café.

🚜 La ferme du Bec Hellouin, lancé en 2006

La mise en place d’une ferme en production biologique avec un système de vente directe en Haute-Normandie ; mettre en place un écosystème agricole autosuffisant et durable en intégrant diverses techniques de pointe et une pratique de l’agriculture traditionnelle. En exploitant les services rendus par les écosystèmes et la main-d’œuvre, il est possible d’obtenir de petites surfaces très productives.

🍽️ Manger bio et local à l’hôpital lancé en 2010

Les objectifs : engager une réflexion approfondie sur la possibilité d’introduire l’alimentation bio et locale à l’hôpital ; considérer la restauration hospitalière comme un marché « émergent » tout en étant un enjeu de santé publique (lutte contre les maladies cardio-vasculaires…), ainsi que le développement durable (respect de l’environnement…) ; Dans un avenir proche, offrir aux patients de l’EPSM Lille Métropole une alimentation durable et équilibrée.

🥗 Le bio dans les cantines, cas de la restauration collective durable à Mouans-Sartoux lancé en 1999

Les objectifs : offrir une expérience gustative optimale en utilisant des produits bio, frais, bruts et de saison ; assurer le respect des neuf repères du Plan national nutrition santé (PNNS) en utilisant des produits de qualité ; considérer la restauration municipale et la nutrition comme des enjeux de santé publique et de développement durable ; transmettre aux enfants, dès leur plus jeune âge, les connaissances nécessaires pour comprendre les enjeux de santé et d’environnement liés à la nutrition.

Bon à savoir

Il existe d’autres initiatives par exemple, celles en lien avec les sociétés civiles (opération « manger équitable » en restauration collective, Artisans du monde, lancée en 2009-2010 ; commerce engagé avec Ecoscience Provence, lancé en 2006), les réseaux (restauration collective bio locale avec la Fédération nationale d’agriculture biologique lancée en 2000 ; la Plate-forme pour le commerce équitable lancée en 1997)…

Un changement de notre régime alimentaire comme solution : sensibiliser tous les acteurs de la chaîne alimentaire

Sensibiliser, c’est éduquer les uns et les autres à une nouvelle façon de consommer plus durable en leur donnant de bons repères au niveau de l’alimentation en faveur de leur bien-être, santé, et respectueux de l’environnement. Si en pratique, ce n’est pas si simple, déjà parce que l’alimentation, c’est un point sensible, c’est en rapport avec l’intimité de l’individu, c’est néanmoins possible. Aujourd’hui, il existe sur le terrain bon nombre d’acteurs dont l’objectif est d’accompagner les uns et les autres vers une alimentation plus durable. Par exemple, les entreprises avec leur démarche RSE, les acteurs des circuits courts, de la lutte contre le gaspillage alimentaire sont amenés à accompagner citoyens, salariés d’entreprise vers ce modèle d’alimentation.

La sensibilisation peut passer par l’éducation à l’alimentation en mettant l’accent sur le volet responsabilité : chacun a sous sa responsabilité son alimentation, et muni des bons outils, il peut faire les choix qu’il faut.

À cet effet, le centre ressource du développement durable (CERDD) recommande le recours à des pratiques éducatives modernes et de revisiter nos pratiques d’éducation à l’alimentation. Il faut aller au-delà du modèle traditionnel qui « impose » des directives à suivre en se basant sur les besoins physiologiques au détriment de l’aspect psychologique : le rapport que l’on a à l’alimentation diffère d’un individu à l’autre. La difficulté supplémentaire réside dans le fait de passer de la compréhension des enjeux d’un domaine au passage à l’action en modifiant ses habitudes. Il existe de nombreux outils sur l’éducation alimentaire à destination de tous publics, mais ce qui fait défaut, c’est une diffusion partagée des initiatives afin que le plus grand nombre puisse profiter des animations, ateliers, formations sur l’éducation alimentaire.

Il faut monter des projets ensemble, les valoriser, les diffuser, etc. pour sensibiliser le maximum de personnes. D’une responsabilité individuelle, l’on passe à une coresponsabilité ou chacun participe à sa façon puisqu’il se sent responsable.

Le développement d’une alimentation plus durable est une nécessité dans notre société en pleine transition écologique. Les initiatives pour repenser les modes de production, réduire le gaspillage alimentaire, promouvoir une consommation locale, sensibiliser le public sont autant de pistes à envisager pour atteindre cet objectif.

Auteur de l'article: Fabrice Allegoet

Fabrice ALLEGOET est un formateur confirmé et certifié en droit social qui s'est spécialisé dans différentes matières (santé et sécurité au travail, RSE et développement durable, management et communication en entreprise). Il est l'animateur des Podcasts "Le CSE En Clair" et "Le Droit de Savoir by CÉOS".