Le guide du développement durable en entreprise
Le 30 novembre 2023Face aux défis environnementaux et sociaux croissants, les entreprises sont amenées à jouer un rôle dans la transition écologique pour un avenir plus vert, respectueux de l’environnement et des populations. Ce guide vise à comprendre les causes et les conséquences du changement climatique et comment faire de son entreprise, un acteur engagé dans le développement durable. Cette démarche écoresponsable est à la fois importante pour l’image de l’entreprise, mais aussi pour répondre de ses obligations légales. Il existe des solutions pour l’aider à limiter son impact sur l’environnement sans compromettre l’aspect financier. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas omettre qu’au-delà de l’entreprise, il y a les salariés, les collaborateurs, les individus lambda. Ils peuvent à leur échelle participer au développement durable.
Respecter le modèle de l’économie circulaire en faveur de la consommation durable et responsable pour éviter le gaspillage : alimentaire, textile, énergétique, ressources naturelles…
La pollution, le gaspillage des ressources, les déchets produits, l’activité humaine dans son ensemble, sont les principales raisons du réchauffement climatique. Il devient urgent de trouver un moyen de lutter contre ce fléau. L’économie circulaire est un point clé du développement durable. La consommation, quelle qu’elle soit, en entreprise ou en dehors, doit répondre aux enjeux de développement durable. Il y a certains comportements à privilégier, d’autres à éviter comme :
- le gaspillage alimentaire ;
- faire face au greenwashing ;
- inciter les salariés à l’écotourisme, etc.
Agir contre le gaspillage quel qu’il soit en adoptant des comportements responsables en entreprise en adéquation avec le modèle de l’économie circulaire
Le premier pas, c’est la compréhension de l’ensemble de ces notions. Le second, adopter les bonnes pratiques pour modifier son fonctionnement interne afin de s’aligner sur les objectifs de développement durable en entreprise :
- égalité entre les sexes ;
- énergie propre ;
- consommation et production responsables, etc.
1- S’inspirer du modèle de l’économie circulaire en entreprise
L’économie circulaire permet d’optimiser l’usage des ressources en mettant l’accent sur la réutilisation, la réparation des produits, le recyclage, la valorisation des déchets. C’est une façon de lutter contre tout type de gaspillage, notamment le gaspillage alimentaire, textile, etc., en réduisant les déchets, en préservant les ressources naturelles. Pour une entreprise, ce modèle est aussi avantageux puisqu’il lui permet d’améliorer sa durabilité :
- À travers la réutilisation des produits/matériaux, cela réduit la demande des nouvelles ressources et limite les coûts d’approvisionnement ;
- Réutiliser les produits, c’est aussi réduire ses déchets et son empreinte carbone…
2- Comprendre ce qu’est une consommation durable, responsable et agir en conséquence au sein de l’entreprise
Une consommation durable et responsable, que ce soit à travers l’alimentation durable ou autre, est certes bénéfique pour la planète, mais c’est aussi une opportunité sur le plan financier pour l’entreprise. Dépenser moins, dépenser mieux, c’est réaliser des économies sur le long terme. Il est donc tout à fait possible de concilier développement durable et l’aspect économique de l’entreprise.
Pour ce faire, il est essentiel que l’entreprise puisse identifier les principales causes du gaspillage, comme la surproduction.
Il peut aussi s’agir d’une mauvaise gestion des stocks ou d’interprétation des dates de péremption des produits pour les cas les plus spécifiques. Par exemple, selon les produits, il sera marqué : consommer de préférence avant ou jusqu’au… Il faut bien faire la différence entre les deux types de dates limites : DLC et DLUO (pour date limite de consommation et date limite d’utilisation optimale). Plutôt que de jeter des produits encore consommables, l’on peut privilégier des dons alimentaires, des ventes à prix réduit pour les produits dont la date de durabilité minimum – DDM est passée : conserves, boissons, produits secs…
Bon à savoir : pour certaines entreprises, l’aspect marketing est tel qu’elles n’hésitent pas à raccourcir les dates de péremption dans un objectif de rotation des produits en rayon pour faire du profit. Cela a une incidence sur le comportement des consommateurs. Il leur revient donc de faire preuve de vigilance afin d’éviter de jeter des produits encore consommables.
3- La revendication contre les pratiques en défaveur du développement durable comme action des acteurs engagés
Il n’est pas étonnant que certains dénoncent ce type de pratiques, à l’image des environnementalistes qui luttent contre les atteintes à l’environnement : atteintes aux espèces, espaces, les atteintes relevant des activités industrielles comme les abandons de déchets… Revendiquer, c’est aussi aider les autres à prendre conscience des problématiques actuelles et agir pour le développement durable.
4- Faire preuve de solidarité pour promouvoir le développement durable : le lien entre les plateformes d’engagement solidaire et les entreprises
Heureusement, il existe des plateformes d’engagement solidaire pour faire face à ces enjeux environnementaux, sociétaux. Cela prend la forme d’actions solidaires, d’engagement en fonction de son temps, partager ses compétences… En tant qu’entreprise, donner l’opportunité à ses collaborateurs/salariés de s’engager simplement et de mener des actions utiles est une façon d’agir en faveur du développement durable.
5- Adopter les bonnes pratiques en entreprise pour lutter contre le gaspillage quel qu’il soit
Pour aller plus loin, il existe des bonnes pratiques pour lutter contre tout type de gaspillage en entreprise :
- Sensibiliser le personnel à travers des formations, affichages, campagnes de communication ;
- Planification des achats de stocks en évaluant ses besoins réels, prévoir les dons alimentaires,… ;
- Mettre l’accent sur le télétravail quand c’est possible afin de limiter les déplacements ;
- La gestion des restes de repas : dons à des associations, etc. ;
- Impliquer les parties prenantes : collaborer avec des fournisseurs eux-mêmes engagés dans le développement durable, encourager les clients/partenaires à participer à la lutte contre le gaspillage alimentaire ;
- Mesurer et évaluer les progrès de l’entreprise en mettant en place des outils de suivi pour évaluer les pertes et le gaspillage alimentaire ; identifier les indicateurs de performance clés et prévoir des objectifs mesurables ;
- Envisager d’autres actions et pratiques durables en entreprise.
En entreprise ou ailleurs, faire preuve de bon sens : éviter le greenwashing, devenir écoresponsable, en voyage, par exemple, privilégier l’écotourisme
Il faut faire attention à certaines pratiques. Aussi, consommer de façon raisonnée au travail comme dans la vie quotidienne. En apprendre davantage sur le développement durable à travers les jeux…
1- Les pratiques à bannir : le greenwashing
Faire preuve de bon sens, c’est savoir se renseigner afin de prendre des décisions éclairées, responsables. Une des pratiques souvent mise en avant, c’est le greenwashing : c’est une stratégie marketing utilisée par certaines entreprises, elles se présentent comme écologiques sans adopter le comportement approprié. Il y a des entreprises qui le font consciemment et d’autres non, par ignorance, d’où l’importance de suivre les avis du Conseil National de la Consommation ou encore le guide anti-greenwashing de l’ADEME. Les consommateurs sont de plus en plus soucieux de la crise climatique et de l’importance de soutenir des entreprises écoresponsables. Il est important pour les entreprises d’être transparentes et de mettre en œuvre des mesures concrètes pour réellement réduire leur impact environnemental.
Éviter les pratiques de greenwashing est primordial, car c’est contre-productif, l’image de marque de l’entreprise peut en prendre un coup si est mise en lumière la supercherie.
Elle risque aussi des sanctions au niveau pénal. Du côté des entreprises écoresponsables, elles doivent dans leur partenariat/collaboration faire attention avec qui elles collaborent. Bien se renseigner sur son partenaire commercial, vérifier si oui ou non, il pratique ce type de stratégie marketing. Du côté du consommateur, il faut aussi savoir se méfier : notamment des discours évasifs, prendre le temps de lire les étiquettes des produits, etc.
2- La sensibilisation, l’éducation aux enjeux climatiques et au développement durable au cœur des missions des acteurs engagés
Pour aller plus loin, en entreprise, il est possible de sensibiliser les salariés à adopter des comportements responsables : en voyage, par exemple, le fait de privilégier l’écotourisme. Il y a un lien indéniable entre l’écotourisme et le développement durable. L’objectif, c’est de voyager en limitant son impact sur l’environnement tout en soutenant les communautés locales. Par exemple, choisir les hébergements durables, des modes de transport plus respectueux de l’environnement,…
In fine, comprendre que nos actions en entreprise ou ailleurs ont un impact sur la planète, et qu’il convient de faire preuve de bon sens en agissant de manière responsable.
3- Sensibiliser au développement durable en entreprise à travers les jeux : jeu écologique, fresque du climat…
La sensibilisation au développement durable, aux enjeux de la crise climatique à travers les jeux, c’est possible et même une excellente approche. Par exemple, le jeu écologique sur le développement durable (jeux de société, jeux vidéo…) et les initiatives citoyennes comme la fresque du climat en entreprise sont à considérer.
L’objectif du jeu, c’est de sensibiliser les salariés sur l’importance de prendre des décisions en faveur de l’écologie et du développement durable au quotidien, que ce soit au travail ou dans leur vie personnelle.
Cela peut se manifester à travers des écogestes simples comme le recyclage des déchets en entreprise. Ces jeux interactifs mettent en avant les différentes actions durables à mener que ces derniers peuvent entreprendre. D’autres jeux, à l’image de la fresque du climat, permettent d’éduquer le public sur les enjeux climatiques et d’inspirer le passage à l’action. Participer à ce type d’ateliers ludiques, c’est non seulement collaborer avec les autres, mais aussi développer des idées pouvant faire la différence. À la fin de l’atelier, les participants ont une meilleure compréhension de la problématique environnementale, et sont plus à même d’adopter des comportements durables dans leur travail/vie quotidienne.
Le but étant de créer un environnement favorable à l’adoption de pratiques durables en entreprise, et encourager l’engagement des salariés en ce sens.
Engagement pour le développement durable : la place prépondérante de la RSE pour limiter l’impact de ses activités sur l’environnement
Les entreprises doivent veiller au respect de la législation française, pour ce faire, elles doivent adopter une politique RSE efficace. À noter que les entreprises ne sont pas les seuls acteurs engagés dans la transition écologique et à promouvoir le développement durable. Les élus CSE, les lobbies environnementaux ont aussi une part à jouer…
Respecter la législation française : faire son bilan carbone, réduire son empreinte numérique, pratiquer la sobriété énergétique dans les entreprises
Les entreprises doivent non seulement prendre conscience de leur impact sur l’environnement, mais aussi trouver des solutions pour réduire leur empreinte carbone. Il faut aussi s’intéresser aux autres acteurs engagés dans le développement durable et leur rôle.
1- Faire son bilan carbone, que l’on soit obligé ou non, dans un objectif de développement durable
Le bilan carbone est important pour in fine réduire l’impact de ses activités sur l’environnement. Certaines entreprises sont dans l’obligation d’établir le bilan carbone, à l’instar des grandes entreprises (+500 salariés en France métropolitaine, 250 en outre-mer…). Le faire, c’est aussi éviter les sanctions légales pour celles qui y sont contraintes. La réalisation de ce bilan, pour une entreprise, tient compte de ses émissions directes et indirectes de dioxyde de carbone (consommation d’énergie, déplacements professionnels…).
Elle devra collecter les données essentielles au calcul des émissions à des fins d’analyse de résultats et de solution à travers un plan d’action pour réduire ses émissions.
Prendre conscience de son empreinte carbone, c’est trouver des solutions pour optimiser ses processus de production, et de réduire ses coûts énergétiques ainsi que ses déchets, (dans la même veine, respecter le tri 5 flux des déchets : les trier, les recycler en vue d’économiser des ressources naturelles). C’est aussi une façon d’attirer les clients sensibles aux enjeux environnementaux et plus…
2- Réduire son empreinte carbone numérique : une étape importante pour une entreprise pour être en phase avec les ODD
Le numérique a aussi un impact sur l’environnement. En effet, l’empreinte carbone du numérique représente environ 3-4 % des émissions de GES qui pourrait tripler d’ici à 2050. Il est important de tenir compte de l’impact environnemental résultant de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, des appareils électroniques ; mais aussi les centres de données/services en ligne. Il faut ainsi apprendre à :
- Optimiser la consommation d’énergie des appareils, d’où l’importance de mettre l’accent sur la sobriété énergétique dans les entreprises. Cela passe, entre autres, par le fait d’éteindre les appareils après son service, optimiser le chauffage/climatisation ; utiliser efficacement l’éclairage avec l’usage des ampoules LED, etc. ;
- Sensibiliser/former les salariés à l’importance de l’économie d’énergie et les aider à travers des formations à adopter de bonnes pratiques…
La responsabilité sociétale des entreprises : un élément clé pour cheminer vers le développement durable
La RSE participe à bien des égards au développement durable. Prendre conscience de cet aspect, c’est mener une politique RSE efficace.
1- La RSE et le développement durable : deux concepts qui fonctionnent de concert
La RSE et le développement durable sont deux concepts désormais intimement liés. En effet, la responsabilité sociétale des entreprises joue un rôle important dans le développement durable. Les entreprises peuvent contribuer de façon significative à la préservation de la planète, notamment en intégrant des pratiques responsables dans les différentes étapes de la chaîne de valeur.
Bon à savoir : les entreprises de l’économie sociale et solidaire participent en ce sens au développement durable depuis leur essence même jusqu’à leurs actions.
De plus, ce modèle d’entreprise promeut certaines valeurs : éthique, solidarité, utilité sociale, collective, développement durable, etc. Il existe un intérêt à devenir une entreprise sociale et solidaire, 1- pour le côté développement durable/environnement, 2- les avantages associés à un tel statut.
2- Les élus CSE : des acteurs dans la transition écologique et le développement durable
Dans cette quête, il ne faut pas omettre le rôle des élus CSE, ils ont des missions à relever. En effet, CSE et environnement vont de pair (confère la loi Climat et Résilience du 22 août 2021). Le rôle des élus va au-delà de la défense des intérêts sociaux et économiques en assurant l’expression collective des salariés. Ils doivent aussi donner leur avis sur les questions environnementales (confère l’article L2312-8 du Code du travail).
Leur rôle ne se limite pas à s’interroger sur les efforts entrepris par l’entreprise en matière de transition écologique, mais aussi à s’intéresser aux solutions à mettre en place dans un souci de développement durable.
Et ce, que ce soit par rapport à l’entreprise ou vis-à-vis des salariés. C’est par exemple le fait d’envisager la décarbonation des activités sociales et culturelles en entreprise, afin de proposer des alternatives attractives aux salariés, mais respectueuses de l’environnement. C’est aussi privilégier des cadeaux responsables, plus éthiques et qui font autant plaisir.
3- Des solutions à adopter au quotidien pour un développement durable en entreprise ou ailleurs
Il existe des solutions à adopter au quotidien pour une transition écologique et sociale réussie. Notamment, les écogestes du quotidien en tant que solution de développement durable. Il peut s’agir de la réduction de la consommation d’énergie :
- Privilégier d’autres systèmes d’éclairage comme les ampoules LED ;
- Éteindre les appareils non utilisés : PC portable, tablette,… ainsi que les lumières quand l’on s’absente d’une pièce ;
- Privilégier les systèmes de chauffage écoénergétiques, idem pour les climatisations ;
- Bien gérer ses déchets, en mettant l’accent sur leur recyclage ;
- Pour se déplacer, privilégier la mobilité verte : transports en commun, vélo, marche, covoiturage…
Les écogestes au travail peuvent être calqués sur ceux pratiqués en dehors de l’entreprise et inversement.
Les lobbies environnementaux : des acteurs du développement durable à écouter
À noter par ailleurs que, dans cette lutte contre la crise climatique, et pour assurer un développement durable, il est important de ne pas omettre les autres acteurs engagés dans la transition écologique comme les lobbies environnementaux. En effet, tenir compte de leurs recommandations dans la recherche de solutions durables est une démarche à considérer. Puisque, ces groupes de pression jouent aussi un rôle clé dans la protection de la planète et leurs initiatives sont précieuses quand elles ne sont pas axées uniquement sur le profit, mais sur les objectifs de développement durable à atteindre.
Bon à savoir : écologie et biodiversité vont de pair. En effet, les actions écologiques sont en faveur de la biodiversité et participent à une démarche responsable.
Par exemple, créer des habitats naturels pour les animaux, sensibiliser et éduquer la population sur les pratiques durables au quotidien et de l’importance de la biodiversité. Le fait d’encourager la plantation d’arbres, favoriser la gestion durable des ressources naturelles en promouvant l’agriculture responsable/biologique. Idem, pratiquer la consommation responsable en optant pour les produits recyclés, les aliments biologiques locaux, etc., sont autant d’actions écologiques à impact significatif sur l’environnement et la biodiversité. Et les lobbies environnementaux en sont bien conscients, d’où leurs actions.
À travers ce guide, il est possible pour une entreprise de transformer son mode de fonctionnement interne en adoptant les bons gestes pour contribuer à bâtir un avenir durable.
Elle doit faire son état des lieux, définir sa stratégie, l’appliquer, mesurer et évaluer cette stratégie de développement durable et l’optimiser. Il est temps de s’engager dans une démarche de développement durable où succès économique et respect de la planète vont de pair. Ensemble, faisons la différence pour une transition écologique réussie.
Résumé :
- Revoir son mode de consommation en entreprise et dans la vie quotidienne : adopter des gestes écoresponsables en faveur du tri des déchets notamment, la réduction de la consommation énergétique ; privilégier le télétravail quand c’est possible,… ;
- Axer son business plan/stratégie de l’entreprise sur le modèle de l’économie circulaire ;
- Impliquer l’ensemble des parties prenantes dans cette démarche écoresponsable : fournisseurs/collaborateurs/clients…
- Respecter la loi, notamment sur la réalisation du bilan carbone, éviter les pratiques de greenwashing sanctionnables,… ;
- Adopter une politique RSE efficace en adéquation avec le développement durable ;
- Améliorer au fur et à mesure sa stratégie de développement durable en entreprise en fonction des résultats obtenus.