La responsabilité sociétale des entreprises au secours du climat, mode d’emploi
Le 10 décembre 2023Face à l’urgence climatique, il est impératif pour les entreprises d’adopter une politique RSE efficace. En effet, qui dit responsabilité sociétale des entreprises dit possibilité d’adopter des pratiques durables et respectueuses de l’environnement ; de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), d’encourager l’innovation verte, de promouvoir les énergies renouvelables… En d’autres mots, la RSE peut jouer un rôle crucial dans la transition écologique et la lutte contre le réchauffement climatique. Dans cette démarche, il faut considérer la notion d’impact, car celle-ci est intimement liée de la responsabilité sociétale des entreprises. Voici quelques pistes sur la RSE à exploiter.
Responsabilité sociétale des entreprises : une nécessité face au défi climatique à relever
Compte tenu de leur influence et leur impact significatif sur l’environnement, les entreprises doivent prendre des mesures pour réduire leur empreinte carbone, lutter contre la crise climatique.
Que renferme ce terme de responsabilité sociétale des entreprises ?
L’impact des entreprises peut être positif comme négatif. Il faut qu’elles agissent dans une démarche positive en intégrant volontairement dans leurs activités commerciales les problématiques environnementales et sociales. Idem s’agissant de leurs relations avec les parties prenantes (fournisseurs, clients, sous-traitants, dirigeants, salariés, etc.). La Commission européenne définit la RSE en intégrant les enjeux du moment ainsi que le lien entre les actions des entreprises et leurs effets sur la société. La responsabilité sociétale des entreprises ou sociale des entreprises fait référence à la façon dont celles-ci contribuent à leur échelle aux enjeux de développement durable.
Une entreprise peut en effet, être tout à fait économiquement viable et avoir un impact positif sur l’environnement.
La RSE ne doit pas être confondue avec l’ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Le périmètre du premier étant plus large que le second. Le premier fait référence aux actions et engagements d’une entreprise vis-à-vis de la planète en intégrant l’aspect environnemental, social et économique (respect de l’éthique des affaires, achats responsables, durabilité des produits et services proposés…) à sa politique ou démarche. Le second fait allusion à une politique socialement responsable fondée sur trois critères : environnementaux, sociétaux, de gouvernance. Les produits et services font l’objet d’une évaluation, les modes de fonctionnement également ainsi que de gouvernance. Ces deux notions vont assurément de pair.
Le périmètre de la RSE est délimité par la norme ISO 26 000 autour de sept points clés : les droits de l’homme, la gouvernance de l’organisation, l’environnement, les relations et conditions de travail, la loyauté des pratiques, les questions liées au consommateur, les communautés ainsi que le développement local.
Quelles sont les entreprises concernées par la responsabilité sociétale ?
Toutes les entreprises, quelles que soient leur taille (les multinationales, petites et moyennes entreprises), la forme juridique, leur statut, ou le secteur d’activité :
- commerce et réparation automobile ;
- hébergement et restauration ;
- industrie manufacturière/agro-alimentaire ;
- commerce de détail ;
- tourisme/hôtellerie ;
- transport et logistique ;
- santé et pharmaceutique ;
- services financiers ;
- technologie de l’information et la communication…
…sont concernées par la RSE. En effet, elles ont un impact sur la société et l’environnement dans lequel elles opèrent, et peuvent ainsi contribuer à créer un changement positif en mettant en place des stratégies RSE couvrant l’ensemble de leurs activités.
Responsabilité sociétale des entreprises, climat et cadre légal
En France, plusieurs lois se sont succédé en matière de responsabilité sociétale des entreprises à l’instar de de celles du :
- 15 mai 2001 en lien avec les nouvelles régulations économiques ;
- 03 août 2009 de programmation concernant la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement ;
- 12 juillet 2010 qui est en lien avec l’engagement national pour l’environnement ;
- 13 mai 2013 – Arrêté prévoyant les modalités dans lesquelles l’organisme tiers indépendant conduit sa mission ;
- 22 octobre 2014 – Directive du concernant la publication d’informations non financières et d’informations relatives à la diversité par certaines grandes entreprises et certains groupes ;
- 17 août 2015 portant sur la transition écologique pour la croissance verte ;
- 09 décembre 2016 relative à la transparence, la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie économique ;
- 27 mars 2017 concernant le devoir de vigilance des sociétés mères et les entreprises donneuses d’ordre ;
- 19 juillet 2017 – ordonnance relative à la publication d’informations non financières par certaines grandes entreprises et certains groupes d’entreprises ; et le décret d’application pris pour son application.
- 22 mai 2019 – Loi Pacte qui intègre de nouvelles dispositions pour renforcer la RSE dont les articles 1833 et 1835 du Code civil qui tiennent compte pour l’un des enjeux environnementaux et sociaux, pour l’autre intégrant une raison d’être dans les statuts de la société en référence aux principes dont la société se dote.
Bon à savoir : depuis le 17 juin 2013, il existe une plateforme pour promouvoir la RSE. Cet espace de dialogue, de concertation, de construction de propositions joue un rôle clé dans la promotion de pratiques responsables au sein des entreprises. Cela permet de créer une dynamique positive en encourageant ces dernières à intégrer davantage les enjeux environnementaux, économiques, sociaux dans leurs activités.
Entreprises et climat : comment mettre en place une politique RSE efficace ?
Pour une démarche RSE efficace, il faut mettre en place un plan d’action, avoir à disposition les outils qu’il faut pour impliquer l’ensemble des parties prenantes à son activité. D’autant plus qu’une bonne stratégie RSE peut aider l’entreprise à maximiser ses gains dans une démarche eco-friendly. Puisqu’en effet, la responsabilité sociétale permet de conjuguer performance économique, sociale, environnementale.
Comprendre les enjeux de la RSE : environnementaux, sociaux, de gouvernance, économiques dans ses activités commerciales et les intégrer à son organisation
🌏 Volet environnement
Les enjeux environnementaux de la RSE tiennent compte de l’impact de l’entreprise sur l’environnement. Par exemple, la réduction des émissions de CO2, la préservation des ressources naturelles, une bonne gestion des déchets ; la protection de la biodiversité, l’adoption de pratiques durables dans les opérations dites commerciales.
💬 Volet social
Il s’agit des relations avec les parties prenantes internes et externes (qualité de vie au travail, engagement des collaborateurs, inclusion…). Cela comprend entre autres l’égalité des chances, le respect des droits humains, la parité homme-femme, la lutte contre l’exclusion sociale, etc. Il est important de mettre l’accent sur la communication RSE dans sa stratégie.
👨💼 Volet de gouvernance
Il fait allusion à la façon dont l’entreprise s’organise, quelles sont les règles qu’elles décident de s’appliquer… Ainsi, pour une politique plus responsable, il faut pouvoir désigner un comité, des outils dédiés. Cela passe également par l’évaluation des performances eu égard aux objectifs fixés à travers des indicateurs RSE précis axés par exemple sur : l’impact d’un plan de mobilité des salariés eu égard à leur empreinte carbone, les labels ou certification RSE obtenus, le nombre de salariés désormais en télétravail…
🧑🏻💻 Volet économique
Il s’agit de la performance financière de l’entreprise. Cela implique de repenser son modèle économique : transformation des modes de production, de consommation dans une optique plus durable de façon progressive. Par exemple, s’intéresser à l’optimisation des coûts, à une politique d’achats responsable, à l’amélioration de la productivité, etc.
Réfléchir à une stratégie RSE en adéquation avec les enjeux climatiques
Il faut avoir une vision et stratégie claire : d’une part en définissant les objectifs à court et long terme, d’autre part en développant des pratiques plus éthiques et durables dans son mode de fonctionnement. Cela passe par l’identification des actions concrètes visant par exemple à réduire son empreinte carbone et faire face à la crise climatique.
L’on peut par exemple, établir un bilan des émissions de CO2 de l’entreprise pour identifier les principales sources d’émissions afin de mieux cibler les actions, déterminer ce qui doit être changé, et d’évaluer son progrès à long terme.
Pour les dirigeants ayant besoin de conseils dans leur démarche RSE, il est possible d’obtenir gratuitement des conseils des chambres de commerce et d’industrie. Leur accompagnement repose sur cinq principaux thèmes : écologie générique, énergie, santé et sécurité, économie circulaire, déchets, toujours dans un souci de développement durable, de responsabilité sociétale des entreprises.
Passer à l’action en mettant en œuvre la stratégie RSE fixée : les points à considérer
Pour ce faire, il faut :
1️⃣ Impliquer toutes les parties prenantes : engager ses salariés, clients, fournisseurs, partenaires dans sa démarche RSE. Prévoir des formations à la transition écologique pour les salariés. Organiser des réunions d’informations pour sensibiliser son personnel, les parties prenantes externes aux enjeux climatiques et les actions prises ;
2️⃣ Intégrer la RSE dans la stratégie globale de l’entreprise : notamment les décisions et process de l’entreprise. Par exemple, évaluer l’impact environnemental d’un nouveau produit, l’adoption de pratiques d’approvisionnement responsable, etc. ;
3️⃣ Mesurer et communiquer ses résultats : établir des indicateurs de performance clés, suivre régulièrement ses progrès. Communiquer de façon transparente sur ses actions et résultats en matière de RSE pour renforcer non seulement la confiance des parties prenantes, mais aussi encourager d’autres entreprises à suivre l’exemple donné en devenant un modèle ;
4️⃣ Ne pas hésiter à réévaluer et améliorer continuellement sa politique RSE : compte tenu des évolutions des enjeux climatiques, la réglementation, il faut se tenir à jour et continuer à innover. Il faut aussi savoir tirer parti des réussites et échecs en la matière.
Les entreprises, en faisant preuve d’un réel engagement pour l’environnement sont capables d’agir en faveur de la planète et de lutter contre les effets néfastes du changement climatique : montée des eaux, fonte des glaces, augmentation des températures… en raison de l’influence et de l’impact significatif de leurs activités sur l’environnement.
La mise en place d’une politique RSE répond à cette exigence et tient compte des enjeux économiques, environnementaux, sociaux. Il est impératif que les entreprises assument leur responsabilité en se mobilisant pour la lutte contre la crise climatique.